Avec un titre tel que The Card Counter, tout laisse à penser qu’à première vue, nous avons là affaire à un film traitant ni plus ni moins du monde des jeux et du casino. Eh bien, pas tout à fait, ou plutôt, pour être précis, The Card Counter se révèle être bien plus que ça. Le film se place dans la ligne directe d’œuvres majeures comme “Taxi Driver” ou “Raging Bull” dont Paul Schrader est le scénariste aux côtés de l’immense Martin Scorsese. Sur quoi repose ce nouveau tour de force réalisé par Paul Schrader ? On vous dit tout sur The Card Counter.
The Card Counter : Synopsis
Tout d’abord, avant de passer à une analyse plus poussée du film The Card Counter, attardons-nous un instant sur ce dont ça parle dans les grandes lignes. Le film nous invite à suivre les pas et la vie de William Tell. Cet ancien militaire (incarné par Oscar Isaac) au passé tumultueux mène une vie au jour le jour et désormais rythmée par le poker et l’envie insatiable d’oublier son passé dans un Irak dangereux et en guerre certes, mais où se déroule de nombreuses parties de jeux de casino en arabe avec ses compagnons. Il semble bien que seul le jeu soit encore capable de donner du sens à sa vie, ce à quoi va s’ajouter sa rencontre avec le jeune Cirk. Cet autre chien fou est quant à lui animé par une chose avant toutes les autres, se venger d’un ancien supérieur hiérarchique officiant au sein de l’armée, comme William Tell. Celui-ci va prendre le jeune Cirk sous son aile, l’éloignement des chemins de la vengeance pour l’emmener sur ceux du jeu.
The Card Counter : Un réalisateur et un casting 3 étoiles
Avant le fond, la forme, et à ce niveau-là il faut bien reconnaître que sur le papier en tout cas, The Card Counter s’annonce plus que prometteur. Attardons-nous tout d’abord sur le réalisateur, Paul Schrader, car si ce nom ne vous dit peut-être rien au premier abord, vous connaissez probablement les légendaires “Taxi Driver” et “Raging Bull”, tous deux avec Robert De Niro et réalisés par Martin Scorsese. Eh bien, Paul Schrader ne fut rien de moins que scénariste de ces deux classiques. Par la suite, celui-ci est passé derrière la caméra, réalisant pas moins d’une vingtaine de films, restant parfois confidentiels, mais quasiment toujours plébiscités par la presse comme par le public. Parmi ses coups d’éclat en tant que réalisateur, nous pouvons notamment citer, Blue Collar, Mishima, The Card Counter,
À tombeau ouvert ou bien encore Sur le chemin de la rédemption. Penchons-nous maintenant sur les acteurs et là encore, il y a du niveau. La tête d’affiche est occupée par un certain Oscar Isaac que nous avons vu il n’y a pas si longtemps que ça sur les écrans dans Spider-Man : Across The Spider-Verse, Dune, La Famille Addams 2, Star Wars : L’ascension de Skywalker, Spider-Man ou X-Men: Apocalypse. Celui-ci partage l’affiche avec Tye Sheridan aperçu notamment dans Ready Player One de Steven Spielberg, Mud – Sur les rives du Mississippi aux côtés de Matthew McConaughey ou dans le poétique The Tree of Life partageant l’affiche avec Brad Pitt. Enfin, ce casting XXL est complété par un discret, mais toujours très bon Willem Dafoe que l’on ne présente plus.
Encore un personnage tourmenté et une quête de rédemption pour Paul Schrader
Le thème de la rédemption et de l’impossible retour à la vie normale d’un esprit torturé est pour ainsi dire récurrent, aussi bien chez Martin Scorsese que chez Paul Schrader, c’est d’ailleurs en partie ce qui explique la proximité entre les deux réalisateurs. Dans Taxi Driver, Robert De Niro incarne Travis Bickle, un chauffeur de taxi new-yorkais (vétéran de la guerre du Vietnam) rongé par la solitude et l’aigreur qui finira par atteindre un point de non-retour dans la folie. Dans Raging Bull, un immense Robert De Niro incarne non pas la folie, mais plutôt les tourments du boxeur Jake La Motta dont l’ascension fulgurante sera suivie d’une terrible traversée du désert aussi bien sportive que personnelle. Ce sont là encore les thèmes de prédilection que l’on retrouve dans The Card Counter. Deux personnages poursuivis par leurs démons respectifs, le mirage d’un retour à la vie normale incarné par le jeu et une quête de rédemption qui s’accompagne comme souvent de douleurs et de sacrifices. L’Irak dépeint dans la première partie du film remplace le Vietnam comme toile de fond, de ce qui poursuivra les protagonistes pour le restant de leur vie.Le passionné d’univers de casino y verra un film sur les jeux d’argent, le fan de la filmographie de Paul Schrader y verra quant à lui une nouvelle tragédie pleine de leçons. Ce film ne laissera personne indifférent. Continuez l’expérience cinématographique en découvrant l’art de la remasterisation des grands classiques du grand écran ici.
