Avis Manga : Poor Little Mina

par Inconnu Day

Mina est une jeune demoiselle de 18 ans qui vit au XXème siècle sur les terres d’Angleterre. Malade, elle n’a que peu d’occasions de sortir de chez elle. Mais aujourd’hui, elle ne sait pas pourquoi, mais elle se sent bien mieux. L’occasion parfaite pour aller profiter de l’extérieur et d’un pique-nique.

Poor Little Mina : malédiction impromptue

Au cours de sa sortie, Mina rencontre par hasard un jeune homme qui prend sa pause, assis le long d’un arbre. Il lui explique qu’il travaille à l’atelier à quelques pas de là et qu’il a fabriqué une bague pour sa sœur, mais que celle-ci ne peut la mettre faute de taille. Comme Mina la trouve jolie malgré son travail de noble amateur, notre jeune artisan décide de la lui offrir. Trois jours plus tard, Mina mourait.

Obnubilée par l’idée de revoir cet homme, Mina ne parvient pas à trouver le repos et manque l’appel. Elle-même surprise du phénomène, elle profite toutefois de ce nouvel état pour se balader et partir à la rencontre de cet homme. Mais quoi qu’elle dise, celui-ci ne lui répond pas et ne semble même pas la regarder. Mais ce dont elle ne se rend pas compte, c’est que depuis qu’elle “vit” dans son entourage, celui-ci s’affaiblit de jour en jour… 

 

Les vieilles histoires d’amour ratées laissent toujours un goût amer dans nos souvenirs. L’esprit plein de regret sur nos choix, sur ceux des autres, il ne nous reste plus qu’à immortaliser nos impressions sur le papier. C’est tout du moins ce que nous raconte Immensee

Poor Little Mina

Deux histoires qui se passent dans l’Europe du XXème siècle, le tout avec un léger attrait fantastique qui emprunte la vieille odeur poussiéreuse des vieux livres de contes. La mort, l’amour, les regrets et les bonnes intentions se mélangent doucement sur la palette de ces deux adaptations jusqu’à peindre ces sentiments sous la voûte contrastée d’une époque révolue. Nos personnages évoluent avec leur prise de conscience, que ce soit de leur état ou de celui des autres. Même mort, le temps continue de faire son œuvre inéluctable et entraîne, avec une assiduité malsaine, vers le repos. Une excellente construction pour ces deux histoires courtes très intéressantes et qui rappelleront de bons souvenirs au plus assidus des vieux contes et au plus alertes des téléspectateurs de Père Castor ou des Contes de la rue Broca.

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Poor Little Mina est un manga en un seul tome écrit par la très talentueuse Yamaji Ebine, grande habituée de ce format. Il est sorti en 2019 au Japon et le 16 Octobre 2024 en France, chez Delcourt-Tonkam dans la collection Moonlight.

 

Yamaji Ebine est également connue pour avoir écrit Sweet Lovin’ Baby et Love my Life, tous deux publiés chez Asuka au début des années 2000 et étant connus comme les premières œuvres yuri publiées en France.

Death is fine contrast

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dessin est reconnaissable au premier coup d’œil. Le trait de Yamaji Ebine est d’une telle finesse qu’il semble presque disparaître doucement au fur et à mesure des pages. Un trait dont elle fait particulièrement profiter les personnages, qui se retrouvent avec des traits tirés mettant en avant leur fatigue et l’évolution de la situation. On notera également le design des yeux, bien plus rond qu’à l’accoutumé, qui sont en partie responsable de l’ambiance si singulière de l’œuvre. Les contrastes sont particulièrement forts, jouant de ces trames de fond uniforme, généralement blanches ou noires, ainsi que de ces paysages discrets, mais précis, qui fixent toujours l’action en un point précis. Les trames sont utilisées de façon minimales, laissant volontiers leur place à de simples traits vacillants et tracés à la main. Le rythme se veut doux, régulier, presque monotone, rappelant là encore la diction associée aux contes. Un excellent travail, original et qui marque les esprits, comme sait si bien le faire cette auteure.

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Poor Little Mina

L’édition de Poor Little Mina par Delcourt-Tonkam est vraiment excellente. Une très belle couverture très représentative du titre, une couverture cartonnée tout aussi belle et intéressante et enfin, une tranche de page teinte en noir des plus marquante. A l’instar d’un tome de XXXHolic, cette édition ne laisse pas indifférent, en plus de proposer la bonne et habituelle qualité de papier.

 

Conclusion

Poor Little Mina est-il pour vous ? Vous aimez les vieux contes, les histoires où tout peut arriver, avant comme après la mort ? Alors vous serez sans aucun doute séduit par la superbe narration de Yamaji Ebine dans cette œuvre. Elle parvient à retranscrire ces sensations si uniques dans une œuvre qui ne manque pas de personnalité.

J’ai vraiment adoré Poor Little Mina. C’est un manga très bien écrit, par une auteure douée d’une très grande sensibilité et qui sait comment la coucher sur le papier. Un coup de cœur qui m’a rappelé d’excellents souvenirs !

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