Les clubs de jeux parisiens sont en pleine panique. Leur autorisation d’exploitation a expiré fin 2024. Pour l’heure, aucun renouvellement n’a pourtant été émis par les autorités. Ils sont donc dans une situation d’impasse qui pourrait compromettre leur avenir. Près de 1 500 employés sont susceptibles de se retrouver au chômage du jour au lendemain.
À noter que ces clubs ne disposent pas de machines à sous. Ils ne proposent pas non plus de roulettes, accueillant principalement les joueurs de poker et de blackjack. C’est pourquoi ils ne sont pas considérés comme des casinos à proprement parler au même titre que Samba Slots Casino. Ces établissements ont vu le jour en 2018. Le gouvernement français voyait en eux un moyen pour limiter la prolifération des clubs clandestins. D’un autre côté, ils devaient permettre de lutter contre le blanchiment d’argent. Leur autorisation a été prolongée une première fois jusqu’en 2022. Durant la crise sanitaire, une nouvelle extension a été effectuée, ayant pris fin le 31 décembre 2024. Jusqu’à présent, aucune prolongation n’a été évoquée. L’on s’attend donc à ce que ces établissements ferment leurs portes, tôt ou tard.
Penchons-nous sur les chiffres autour des clubs de jeu parisiens. En 2023, ils ont généré 119 millions d’euros de revenus. L’on constate une hausse de 11 % par rapport à 2022. Le taux de fréquentation augmenté de 18 %. Ces établissements versent chaque année près de 50 millions d’euros aux finances publiques. 40 millions reviennent directement à l’État. Les 10 autres millions sont reversés à la mairie de Paris. De plus, ils représentent une source importante d’emplois. On recense près de 1 200 postes permanents. 300 autres postes sont temporaires.
Ces chiffres mettent en exergue l’essor de ce secteur. Cependant, l’activité de ces établissements ne semble pas être la priorité des autorités. Pour preuve, le Conseil des Ministres n’a émis aucune nouvelle autorisation d’exploitation. Grégory Rabuel, directeur général du Groupe Barrière, a exprimé son choc face à la situation qu’il qualifie d’ailleurs d’« inédite et insensée ».
Cette fermeture aura également des conséquences sociales préoccupantes. Les employés des clubs sont principalement jeunes lesquels se retrouvent dans une situation d’incertitude totale. Par exemple, le Club Pierre Charron emploie 230 salariés en CDI. Il risque de mettre fin à ses activités, laissant des centaines de jeunes au chômage. Selon Romain Tranchant, président du groupe Tranchant, les clubs indépendants comme le Club Montmartre ou le Club Pierre Charron sont les plus vulnérables. Ils n’appartiennent pas à des groupes financiers solides. De ce fait, ils sont limités face à une fermeture prolongée.
Les répercussions de cette situation vont plus loin. Des événements prestigieux, tels que le PokerStars European Poker Tour prévu en février, ont déjà été annulés en raison de l’incertitude juridique. Cette annulation représente une perte de revenus significative pour l’industrie.
Face à cette crise, les syndicats et les représentants des clubs ont entamé des discussions avec les autorités. Ils espèrent débloquer des aides financières pour les employés et obtenir une solution rapide de la part d’un futur gouvernement. Cependant, les procédures semblent complexes. Selon les exploitants, il faudrait déposer une proposition de loi. Cela nécessite d’abord la formation d’un nouveau gouvernement capable de relancer les discussions sur un budget.
Cette situation souligne les limites du cadre administratif et politique des jeux en France. Les autorités semblent incapables de répondre à des enjeux économiques urgents. Les clubs de jeux parisiens se retrouvent aujourd’hui dans une impasse juridique. D’un côté, cette fermeture prive des centaines de familles de revenus stables. D’un autre, l’État et la ville de Paris perd des recettes fiscales importantes.