2038. Depuis que les androids se sont introduits dans la vie quotidienne de l’ensemble de l’humanité, le monde a changé. Face à une place de l’humanité de moins en moins présente dans sa propre construction du quotidien, tout le monde ne réagit pas de la même façon…
Detroit Become Human Tokyo Stories : où est l’humanité ?
Hanazawa est productrice d’Idole. Ancienne enfant-star, elle n’a jamais abandonné son rêve. Depuis, elle force sa fille à s’entraîner encore et encore, tout en déchargeant sa frustration sur Reina, une android spécialement conçue pour devenir la meilleure idole possible. Elle décide donc de confier sa fille à Ôkawa, la manageuse de Reina, en espérant pouvoir créer de la rivalité entre ses deux espoirs… Mais les choses ne se passent pas vraiment comme elle le désire…
Seiji est un android médecin qui travaille dans une clinique. Alors qu’il est en place depuis déjà quelques mois, il peine toujours à comprendre ce qu’il doit dire pour ne pas mettre ses patients en colère. Par chance, le docteur Takahashi prend soin de lui et fait de son mieux pour l’aiguiller dans sa voie.
Une introduction suivant de loin les archétypes du jeu de Quantic Dream et par extension, de David Cage, qui signe le scénario. Nous allons donc suivre de plus ou moins près l’évolution et l’éveille de ces androids, soumis à la rupture entre les tâches pour lesquelles on les a créées et les différents traitements auxquels on les soumet. Un sujet qui était dors et déjà couvert de long en large par le jeu et qui s’appuyait déjà sur les travaux d’œuvres japonaises comme Armitage III, Ergo Proxy ou encore l’exceptionnel NieR:Automata. Le côté original du propos s’en trouve donc relativement amoindri pour peu que l’on soit commun du thème.
Detroit Become Human Tokyo Stories est un manga scénarisé par Sawatari Kazami et dessiné par Sumida Moto, le tout sous la gouverne du studio Quantic Dream. Ce premier tome est sorti le 13 Février 2025 et le second, dernier de la série, est annoncé pour le 10 Avril 2025, chez Kurokawa.
Je pense, donc je suis
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’approche graphique est on ne peut plus classique. Le design des personnages est assez plat, le tout renforcé par le peu d’expression faciale des différents androids. Les trames de fonds sont assez secondaires, évasives et contribuent à donner un côté froid au titre. La gestion des trames est assez sommaire, mais maîtrisée. On en retire un style relativement peu personnel, probablement imposé par le studio Quantic Dream. Malgré cela, le design général est très réussi, parvenant à trouver une logique et un écho avec le jeu dont il est tiré. La réalisation est intéressante, cherchant à présenter les choses sous un point de vue un petit peu plus original qu’à l’accoutumé. Le rythme est assez lent, permettant de profiter particulièrement des personnages et de leur évolution.
L’édition proposée par Kurokawa est d’excellente facture. La couverture est très réussie, la couverture cartonnée est intéressante, le grand format est agréable et le papier est de bonne qualité. Le titre propose en supplément les croquis préparatoires de l’œuvre. Le tome étant malgré tout relativement court, j’aurais personnellement préféré un chapitre supplémentaire à la place…
Conclusion
Detroit Become Human Tokyo Stories est-il un manga pour vous ? A presque 13€ du tome, je crains que ce titre s’oriente essentiellement autour des fans du jeu de Quantic Dream. Malgré son appartenance au genre josei, il n’en reprend pas les codes et se complaît à reproduire l’ambiance du format d’origine.
Si j’ai apprécié ma lecture de ce premier tome de Detroit Become Human Tokyo Stories, j’avoue que j’aurais préféré voir un petit peu plus de la personnalité du mangaka. C’est un manga qui reste malgré tout, loin d’être désagréable à découvrir.