Avis Manga : Kirin The Happy Ridder Speedway – Tome 1 & 2

par Inconnu Day

Toubei est une ville particulière. Coupée du reste du Japon, il est facile d’y entrer, mais beaucoup moins d’en sortir. Ville morte depuis l’abandon du projet de circuit automobile qui était censé convertir les riders vers le sport auto, son accès vers l’extérieur a été coupé et réglementé afin que les ressortissants n’entachent pas la réputation de la ville. Pour passer, il faut réussir un test de condition physique, consistant à un combat sur le ring, ainsi qu’une course potentiellement mortelle sur les restes du circuit. Jusqu’à maintenant, rares sont ceux qui sont parvenus à sortir, tandis que les autres regardent avec envie l’autre côté de la clôture sans jamais parvenir à l’atteindre.

Kirin voyage sur sa Kawasaki 500H1 Mach III et s’aventure au cours de ses pérégrinations hasardeuses sur le macadam maudit de cette ville. Sur le chemin, il donne un coup de main à l’une figure emblématique de la ville : Kirin, son homonyme passionné par une unique chose dans la vie : atteindre la vitesse la plus incroyable possible avec une moto. Mais alors qu’il tente de poursuivre son voyage, il se fait arrêter et molesté à la frontière de la zone, avant d’être jeté dans une ruelle derrière un bar à hôtesse. Il va devoir apprendre à faire avec Chappy, le mafieux et accessoirement propriétaire du bar à hôtesse qui le maintien en vie, ainsi qu’avec Pickles, le flic qui contrôle la ville et tabasse tout ce qui ne lui revient pas, le tout sous une nouvelle identité : Négi.

Kirin The Happy Ridder Speedway : Fight Motor Sport

Entre un côté légèrement Furyo, une présence du sport mécanique très forte et un côté polar noire, Kirin The Happy Ridder Speedway (KTHRS) a de quoi faire ! Et pour cause, puisque son environnement est tellement riche qu’il peut se permettre de laisser de côté son héros pendant bon nombre de chapitres. Cela donne toutefois un côté cryptique à la narration qui s’explique par un fait tout simple : KTHRS est la suite directe de Kirin, un manga né dans les années 80 et qui s’est poursuivi pendant 39 tomes. Après autant de temps, il paraît normal que l’auteur ne présente plus son héros. Quoi qu’il en soit, l’univers est posé, bien conçu et assez complet, même si les différentes trames se chevauchent beaucoup et brisent un petit peu nos repères temporels. Plutôt que de se raccrocher à son héros, Harumoto préfère se focaliser sur l’ultime affrontement des hommes, celui qui les fait mettre leur vie en jeu dans des courses, qui voient les égos et le courage se confronter et aller jusqu’au bout. En cela, on sent l’énorme influence rapportée du genre furyo et des années 80 en général. Les hommes, les vrais, sont là !

 
Kirin tome 1 & 2

Kirin – The Happy Ridder Speedway est un manga en 11 tomes écrit entre 2010 et 2016 par Harumoto Shohei. Les deux premiers tomes sont sortis le 29 Février 2024 aux éditions Kasaï et les deux suivants sont prévus pour le 7 Mai 2024. Comme expliqué plus tôt, il s’agit de la suite de la saga Kirin, écrite de 1987 à 2010 pour 39 tomes non disponibles en France.

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I’m A Wild Men : I’m A Ridder

D’un point de vue dessin, il faut avouer, c’est assez particulier. Descendant directe de sa préquelle des années 80, le style a été conservé pour mettre en avant l’ambiance si particulière, où une explosion de violence peut éclater à tout moment. C’est justement cette tension qui donne tout son sel et son charme à ce titre, maintenu constamment dans un état de funambulisme, où chacune des deux phases, des courses ou du chaos de la ville, vient contrer la tension de l’autre. L’ambiance n’en devient que plus intéressante. D’un point de vue plus terre à terre, le charadesign est seinen, froid, dur et n’appelle qu’à l’action. Comme on peut s’y attendre, le titre prête une attention particulière aux véhicules. La réalisation est excellente et donne tout son plein potentiel dans les courses, plus sauvage que jamais. L’utilisation des trames est sommaire, mais très bien maîtrisée. Les trames de fond sont assez nombreuses, mais jouent de leur peu de précision pour mettre en avant l’action. Par ailleurs, quelques traits de construction au crayon à papier sont conservés, renforçant l’aspect chaotique et noir de l’œuvre, d’une façon subtilement assez proche des artéfacts des vieux films.

Kirin tome 1 & 2

La qualité de l’édition est excellente, en grand format et d’excellente facture. Là où elle peut légèrement pêcher, c’est sur l’adaptation. En effet, dans une scène de courses, les onomatopées participent énormément à la dimension que prendra celle-ci. Or, dans ce titre, elles sont adaptées assez grossièrement, dans une police qui casse l’ambiance de la scène, et à des emplacements loin d’être toujours très agréable. Dommage, car sans cette adaptation hasardeuse, les courses de ce titres avaient de quoi rivaliser avec la tension hors du commun de l’excellent Initial D, dont l’adaptation est par ailleurs excellente.

 

Conclusion

Vous aimez le furyo, la moto, les ambiances noires à la Lastman Heroes, ou tout simplement les seinen des années 80 ? Alors Kirin The Happy Ridder Speedway est pour vous ! Entre course et action, le tout sagement dosé et résultant de plus de 20 ans de carrière, le potentiel est aussi excellent que l’exécution.

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Malgré quelques points négatifs, j’ai fini par me faire happer par l’ambiance noire et testostéronée de KTHRS. On se laisse prendre au jeu des courses, à la nouvelle vie du héros et les chapitres se mettent à défiler encore plus vite que le bitume !

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