Chihiro découvre le métier de forgeron au côté de son père, Kunishige Rokuhira, depuis qu’il est tout petit. Les années passent, pendant lesquelles notre joyeux paternel transmet sa vision du katana à son fils. Jusqu’à ce fameux jour où tout à changé…

Kagurabachi : tout passera par le fil du sabre

Dès lors, Chihiro n’a plus qu’un objectif : retrouver les sabres maudits forgés par son père et tuer les responsables. Quelque années plus tard, il traverse la capitale de long en large en espérant trouver les coupables. Pour se faire, il se frotte aux mages et aux yakuza un peu trop sur d’eux qu’il croise. Mais à force de participer à des bains de sang, il attire l’attention de gros bonnets de la mafia, autrement plus dangereux… Parviendra-t-il à exécuter sa vengeance ou finira-t-il lui aussi par passer par le fil du sabre ?

Recommandé par Masashi Kishimoto, dors et un immense succès au Japon, Kagurabachi est particulièrement pressenti pour devenir l’un des prochains grands shônen du marché. Le moins que l’on puisse dire à la lecture de ce premier tome, c’est que l’univers se garde de nous révéler ses mystères. Pourtant, à contrario, il se plaît à nous livrer sur un plateau les prochaines têtes à couper du héros. Par ailleurs, celui-ci étant relativement taciturne, il ne parvient à imprimer une image précise de lui que pendant les combats. Le reste du temps, ce sont les personnages qui gravitent autour de lui qui sont à l’honneur. Toutefois, le rythme ne leur laissant pas vraiment le temps d’exprimer clairement leur façon d’être, on finit par les laisser de côté bien malgré nous. L’évolution des personnages s’annonce pour le moment assez plate, notre héros possédant déjà une très grande puissance au combat et focalisant l’ensemble de son esprit sur sa vengeance. Mais après tout, nous n’en sommes qu’au premier tome. Il est encore loin d’être trop tard pour donner de l’épaisseur au personnage. 

Kagurabachi est un manga écrit par Takeru Hokazono depuis 2023 et compte actuellement 6 tomes au Japon. Chez nous, le premier tome est sorti le 14 Février 2025 et le suivant est annoncé pour le 18 Avril 2025, le tout chez Kana dans la collection dark.

Tranchant à toute épreuve

Quoi qu’on en dise, Kagurabachi est très intéressant visuellement. On lui observe un phénomène curieux, assez inédit. En effet, il est particulièrement performant, précis et intéressant dans sa façon d’illustrer ses combats, ainsi que sa représentation du pouvoir de notre héros. La réalisation s’avère encore un petit peu fouillis, mais elle a de l’idée. De façon opposée, les trames de fonds sont grandes, très efficaces, diablement inspirées et marquent l’esprit du lecteur durablement. J’ignore s’il les fait lui-même ou s’il a un assistant affecté à cette tâche, mais c’est vraiment de l’excellent travail. L’occasion de soulever sa remarquable capacité à utiliser les trames, qui s’appliquent aussi bien dans un cas que dans l’autre. A contrario, Takeru Hokazono semble encore avoir beaucoup de mal à relier ces deux points forts. On se retrouve donc avec un charadesign inexpressif et simplet, des combats souvent trop courts, un rythme assez plat et des personnages qui ne parviennent pas vraiment à s’imposer. On sent cet auteur, encore très jeune, assez hésitant, si bien qu’il ne parvient pas encore à poser ses scènes jusqu’à égaler l’impacte d’un Bleach, d’un Kenshin ou d’un D.Gray-man. Quand il n’utilise pas de trame, il effectue ses remplissages par une succession de traits plus ou moins épais. Une technique qui fonctionne et qui donne son aspect si personnel au manga, malgré une maîtrise qui pourrait encore être perfectionnée.

Kana ne fait pas dans la demi-mesure. Pour Kagurabachi, l’éditeur a dépensé sans compter. Si l’édition s’avère assez classique, malgré une excellente qualité, que ce soit dans le choix de la couverture et dans le papier choisi, rares sont les dossiers de presse aussi fournis. T-shirt, acrylique, fourreau de rangement, carton imprimé… Autant de preuves que le célèbre éditeur de manga y croit dur … comme fer !

Conclusion

Le manga Kagurabachi est-il pour vous ? Si vous êtes féru de shonen orienté action, que vous avez une passion pour les katana et que vous n’êtes pas allergique à l’hémoglobine, alors vous êtes au bon endroit. Malgré ses imperfections, Kagurabachi s’avère être une bonne base shonen, qui conserve son originalité et tire son sabre du jeu. Si on lui souhaite d’évoluer pour le mieux, il reste quoi qu’il en soit un titre à surveiller.

J’ai apprécié ce premier tome de Kagurabachi, même si j’ai particulièrement ressenti le manque d’expérience de l’auteur et l’influence des nombreux titres aux héros surpuissants. Il n’en reste pas moins une bonne base agréable à parcourir et visuellement très intéressante. Rendez-vous dans un mois pour en savoir plus !