[Test] Rime – PS4

par DrCalcifer

 

[one_half_last]« J’ai le souvenir long
D’un banc de sable à l’horizon.
Est-ce moi
Ou un autre qui a parcouru la plupart
des Océans ?
J’ai perdu le fil de ma propre histoire.
Ma peau s’écaille par tant de sel
Et ma voix déraille.
Je fais semblant, pourtant,
De tenir bon. »
                              « Arrivée », Nathalie Man[/one_half_last]
D’abord annoncé en 2013 par Sony et après une traversée difficile, Rime a su braver les tempêtes grâce au studio espagnol Tequila Works pour arriver dans nos contrées le 26 mai 2017 sur PC, PS4 et Xbox One (disponible courant 2017 sur Switch). Le développement chaotique du titre a suscité la crainte de nombreux joueurs, le directeur du studio Raúl Rubio avouant, au mois de janvier 2017, dans une interview sur IGN qu’il s’est dit à plusieurs reprises que le jeu n’allait jamais sortir. Pourtant, du chaos naît la lumière, Rime a fini par voir le jour et se révèle être un conte onirique d’une beauté renversante. A travers les yeux d’un enfant, nous voici partis dans ce voyage initiatique bouleversant.
C’est l’histoire d’un naufragé…

Rime 1

 


« Ignorant d’où je viens, incertain où je vais »

 Un jeune garçon se réveille sur une plage. Avec sa cape rouge il n’est pas sans rappeler, en plus chétif, le héros Arion du manga de Yoshikazu Yasuhiko. Contrairement à un « Little Nightmares », l’enfant ouvre les yeux et se lève dans un univers lumineux aux couleurs claires, un paradis perdu qui ravit les sens avec le bruit relaxant des vagues, de la brise et le chant des mouettes. Un décor de rêve, visuellement proche d’un titre comme « The Wind Waker« , apaisant pour l’esprit du joueur mais peut-être pas pour le héros: il se retrouve seul et désemparé, naufragé dans un monde qu’il ne connaît pas. Il progresse et se retrouve dans la première zone du jeu pour découvrir une île mystérieuse, une occasion pour nous d’apprécier l’ambiance et toute la poésie à l’inspiration très « ghibliesque » qui se dégagent dans Rime. La poésie se retrouve non seulement à travers les paysages qui évoquent les œuvres de Miyazaki mais aussi par la rencontre du garçon avec un adorable esprit qui prendra la forme d’un renard et fera office de guide !
Rapidement, nous constatons que la direction artistique somptueuse rappelle par certains aspects « ICO » ou encore le jeu indépendant « The Witness ». Un véritable enchantement pour les yeux mais un léger manque d’originalité se fait sentir pour les habitués des productions de Fumito Ueda et de Jonathan Blow. Cependant, le titre de Tequila Works parvient tout de même à nous émerveiller et à nous transporter dans cet univers si bucolique sublimé par les musiques exceptionnelles de David Garcia, compositeur de la bande originale du jeu. Rendons également hommage à la violoniste Lindsey Stirling qui a composé le morceau ensorcelant « Forgotten City ».

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Bien entendu, Rime n’est pas qu’une invitation à la contemplation et une expérience sensorielle ! L’île renferme un secret et la route menant à celui-ci est une succession d’épreuves.

 

« Le vent de l’océan siffle à travers les portes
Et secoue au jardin les arbres effeuillés.
La voix qui vient des mers lointaines est plus forte
Que le bruit de mon cœur qui s’attarde à veiller. »

                            « L’Horizon chimérique », Jean de La Ville de Mirmont


Une aventure semée d’obstacles

Durant son périple, le jeune garçon va se diriger vers une gigantesque tour blanche qui surplombe l’île. Pour y accéder, il devra résoudre des énigmes faisant appel à la réflexion du joueur. D’abord extrêmement simples, elles se révéleront plus retorses dans la seconde moitié du titre sans pour autant être inabordables (ne vous attendez pas à une difficulté à la « Talos Principle« , le jeu restera toujours accessible).
Sur ce point, les bonnes idées ne manquent pas, Rime s’appuie sur des casse-têtes intéressants qui jouent par exemple sur la notion du cycle jour/nuit ou sur l’ombre et la lumière.
D’autres énigmes, plus classiques, se résoudront grâce aux qualités physiques du héros. Celui-ci peut sauter, nager -une aptitude qui permettra d’ailleurs de dévoiler des phases sous-marines magnifiques- grimper et actionner des mécanismes grâce à son simple cri, ce dernier point rappelant furieusement « Journey ». Ces capacités seront également prétexte à des phases de plates-formes qui donneront lieu à un renouvellement des situations bienvenu, dans des environnements variés. On apprécie ce gameplay efficace mais il est malheureusement quelque peu entaché par des problèmes d’ordre technique : des saccades se font parfois voir à l’écran. Rien qui ne gâche réellement l’expérience néanmoins, surtout qu’un patch viendra sans doute résoudre l’affaire dans un futur proche.
A ce stade, vous imaginez un jeu possédant un charme indéniable mais peut-être pas aussi inoubliable que d’autres titres du même genre. C’est par son histoire et surtout sa fin que Rime pourrait vous surprendre et vous marquer !

 

Rime 3


« La vie est ton navire et non pas ta demeure »

 L’île n’est pas un lieu comme les autres. Les structures et édifices qui y sont installés rappellent ceux de la Grèce antique, vestiges d’un autre temps, d’une autre époque. Cependant la comparaison s’arrête là car l’endroit est imprégné de magie et les symboles sont les témoins d’une ancienne civilisation inconnue disparue.
Peut-être pas tout à fait disparue !
L’île n’est pas un lieu comme les autres; l’île est hantée. Hantée par des ombres d’abord intriguées par la présence d’un petit garçon. Puis de plus en plus hostiles !
Vous l’avez compris, sous ses apparences de conte féerique à l’univers coloré, Rime cache en réalité un fond bien plus sombre qu’il n’y parait. Une opposition intéressante entre l’aspect si lumineux de l’île et son « âme » plus noire mais nous savons qu’une « grande ombre ne peut être produite que par une grande lumière ».
C’est dans cet endroit finalement inhospitalier que vous découvrez progressivement la vérité sur l’intrigue du jeu, notamment grâce à des fresques qui vous donnent des indices et à des cutscenes. La narration a ceci de particulier qu’elle ne comporte aucun dialogue. Pas un seul ! Pourtant, vous finissez par comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire. Et la conclusion de cette épopée tragique qui arrivera au bout de 5 à 6h de jeu (plus si vous désirez trouver tous les bonus cachés de Rime) sera comme un coup de massue.

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« Le livre de la vie est le livre suprême
Qu’on ne peut ni fermer ni ouvrir à son choix
Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois
Et le feuillet fatal se tourne de lui-même
On voudrait revenir à la page où l’on aime
Mais la page où l’on meurt est déjà sous nos doigts. »

 

                            « Le Livre de la Vie », Alphonse de Lamartine


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Points forts :

 

 
  • Une direction artistique excellente
  • Des musiques envoûtantes
  • Variété des environnements
  • Une ambiance magique et mystérieuse
  • Certaines énigmes très bien pensées
  • Une fin terriblement triste

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 Points faibles :

 

 

  • Quelques saccades
  • Des décors magnifiques mais pas forcément originaux
  • Manque de challenge ?

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