Qui n’a jamais levé les yeux au ciel en voyant un appel inconnu s’afficher à l’heure du déjeuner ? Ou pire, en plein week-end, juste au moment où l’on s’apprêtait à savourer son café ? Bonne nouvelle : depuis mars 2023, une nouvelle réglementation encadre enfin les appels commerciaux.
Selon le décret n°2022-1313, les centres d’appel ne peuvent plus contacter les consommateurs n’importe quand. Fini les sollicitations intempestives le samedi, le dimanche ou pendant les jours fériés. Désormais, les appels doivent se limiter à deux plages horaires : entre 10h et 13h, puis entre 14h et 20h, du lundi au vendredi. Et ce n’est pas tout : chaque numéro ne peut être contacté que quatre fois maximum par mois. Autant dire que cela change la donne.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est chargée de veiller au respect de ces règles. Les contrevenants risquent gros : jusqu’à 375 000 euros d’amende pour une entreprise. Autant dire qu’une simple remarque bien placée peut faire mouche.
Astuce n°1 : Ne jamais entrer dans la danse
Quand un téléconseiller vous appelle, la première erreur serait de vouloir “être poli”. En répondant à ses questions, même brièvement, vous laissez entendre que vous êtes un prospect “tiède”, voire “chaud”. Et là, c’est le début de la spirale.
Le conseil : restez ferme et neutre, sans agressivité. Une simple phrase suffit : “Je ne suis pas intéressé(e), merci de ne plus me rappeler.” C’est clair, net, et cela déclenche un délai de 60 jours pendant lequel l’opérateur n’a plus le droit de vous solliciter. S’il persiste, c’est une infraction.
Astuce n°2 : Ne leur laissez aucune ouverture
Utiliser des excuses comme “je n’ai pas le temps” ou “appelez un autre jour” est une invitation déguisée à continuer la conversation. Pour le téléopérateur, cela signifie que vous êtes simplement occupé, mais que vous pourriez être intéressé. Résultat ? Il rappellera, lui ou un collègue, jusqu’à ce qu’il obtienne une réponse plus engageante.
La solution est simple : exprimez un refus clair, sans justification. Pas besoin de vous justifier, vous n’avez pas signé pour un interrogatoire.
Astuce n°3 : Faites jouer vos droits… et la peur de l’amende
Vous sentez que le ton monte, que vous avez déjà dit non, mais que l’appel revient encore et encore ? C’est le moment d’utiliser les bons mots-clés. Mentionnez votre inscription sur Bloctel, la liste officielle d’opposition au démarchage téléphonique. Tous les professionnels ont l’obligation de vérifier qu’un numéro n’y figure pas avant d’appeler.
S’ils passent outre, faites-leur savoir. Glissez dans la conversation que vous allez signaler leur numéro à la DGCCRF. Vous verrez, l’ambiance change instantanément. Une plainte en bonne et due forme, c’est leur bête noire, car elle peut entraîner une enquête et des sanctions.
Dans ce combat quotidien contre le démarchage intempestif, il ne s’agit pas de crier ou de perdre son sang-froid. Il suffit souvent d’un refus bien formulé, d’un rappel de vos droits, et d’un ton posé mais déterminé. Et si vraiment la ligne devient trop chaude, Bloctel reste votre meilleur allié pour retrouver un peu de paix… au moins jusqu’au prochain créneau autorisé