[Cinéma] Avis / Critique : Patients, made in Grand Corps Malade

par Gornwain

Dans la continuité de mon premier article consacré à « Split « , je me permets de vous faire un suivi supplémentaire en ce qui concerne l’adaptation du livre de Grand Corps Malade. Voici  » Patients « , un film humoristique non sans avoir une belle histoire à raconter.

 

Synopsis :

Se laver, s’habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens…. Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s’engueuler, se séduire mais surtout trouver l’énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l’histoire d’une renaissance, d’un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.

 

Comment penser/voir/réfléchir/aborder ce film ?

Sur le fond, c’est nettement un film très drôle, mais très profond aussi. Celui-ci aborde la problématique du handicap ; handicap acquis mais aussi inné comme une identité/différence à cultiver. Il faut rechercher le spectaculaire dans les actes les plus anodins de ses patients, tout en dédramatisant grâce à la bonne vanne qui arrive toujours au bon moment.

Les thèmes qu’essayent de soulever cette production sont très large :  de l’hôpital en passant par le handicap, l’amitié, l’amour, la dépendance, le deuil. Cette dernière est complètement calquée sur la fameuse courbe du deuil, qui est le point central du film et qui le fait avancer.

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Le spectateur expérimente aussi que tout le long du film, la société (extérieure) et son mode de vie imprègne ses gens, qui sont mis à l’écart et qui essayent/doivent se réinventer dans ce nouvel environnement de santé. On les ressent comme des inadaptés aux yeux des personnages qui viennent faire des visites (transparaît dans le terme : « centre de rééducation ou de soins »).

Nous constatons toute la volonté de vivre, de se battre de Ben, Farid, Toussaint pour tenter de s’approprier une nouvelle vie, dépasser cet état de fait (symbolique de la chrysalide). De plus, l’interaction entre les personnages principaux ainsi que les seconds rôles sont bourrés d’humanité, pierre angulaire pour le réalisateur qui trouve ici la meilleure manière de rendre tangible la solidarité et l’esprit de corps entre eux. Ce qui leur permet d’oublier pour un temps leur état.

 

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L’hôpital est vu comme un quotidien auquel on ne peut échapper et qui a déjà une très mauvaise réputation auprès de la société. Toute la vie des « patients« , le personnel continuellement présent pour chaque acte, on éprouve vraiment la disparition de toute intimité. Les drames, la routine, tout change sans qu’il puisse prendre part à ce remaniement ; le temps qui semble peser, mais qui fondamentalement leur échappe, les rattrape car l’existence continue, sans pouvoir faire une pause.

Il manque peut-être cette introspection sur ce changement d’état, le film avançant comme si tout couler de source. Mais amène une réflexion du dépassement, et en cela c’est un film brut et sans artifices qui consent à traduire les coups durs de la vie comme tout le monde peut en connaître sans déverser dans le pathos à tout va.

 

Les plans de caméra sont tout aussi travaillés, en allant chercher Ben sur des plans fixes, très serrés pour faire ressortir tout d’abord les efforts du début, cantonné dans son lit. Puis enfin en plans élargis lorsqu’il arrive à se mouvoir grâce à son fauteuil. Des situations parfois poignantes toujours filmées à la bonne hauteur, à la bonne distance.
Et tout cela est possible malgré l’apparente mobilité réduite des protagonistes et de l’action en vase clos au sein de l’établissement.

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La production de Grand Corps Malade et de Mehdi Idir m’a donné envie de lire le livre, plus centré sur l’artiste.

 

Au final, c’est une création cinématographique qui alterne entre le rire et le sérieux de la meilleure manière possible, sans chercher à se morfondre ou prendre en pitié les personnages. La fin n’est pas toute rose pour autant et Ben doit se reconstruire dans la difficulté pour se remettre debout, sans miracle et sans promesses utopiques, uniquement par choix.

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