[Série TV] Avis / Critique : The Man in the High Castle

par Camorra

Que les choses soient claires : je suis une grande fan de Philip K Dick. Donc par principe, je vais regarder toute production liée de près ou de loin à son univers. Et je serai impitoyable MOUHAHAHAhaha (rire de méchant).

Dans le cas qui nous intéresse, j’avais fortement apprécié le pilote, sorti une éternité avant le reste des épisodes (que je n’ai visionnés que tardivement pour cause de sortie simultanée avec Jessica Jones #regretsEternels)

Bref, nous ne sommes pas ici pour raconter ma vie (passionnante au demeurant) mais pour parler série, bordel de merde ! Passons donc au synopsis.

 

Synopsis

1962, les pays de l’Axe (les méchants) ont gagné la Seconde guerre mondiale depuis belle lurette et l’Amérique du Nord est partagée entre deux nations : l’Allemagne Nazie et le Japon impérialiste.

C’est dans un contexte plutôt tendu (les Nazis voudraient bien conquérir tout le territoire américain mais les Japonais et Hitler sont moyen d’accord) que la Résistance survit tant bien que mal et occupe le plus clair de son temps à transmettre de mystérieux films à un mystérieux type qui répond au mystérieux pseudonyme de « The man in the high castle » (d’où le titre, c’est malin hein ?)

Bref, c’est une uchronie avec un thème plutôt intéressant (déjà traité assez souvent mais jamais avec le talent de Philip K Dick), et j’ai aimé le roman (même si ce n’est pas son meilleur) (tout le monde sait que c’est Ubik) donc j’en attendais beaucoup 😅

 

Il est de notoriété publique qu’il vaut mieux éviter de lire le bouquin avant de regarder la série qui s’en inspire, que de toute façon, un film ou une série c’est toujours moins bien etc…

Et bien une fois n’est pas coutume et à mon plus grand étonnement, ça ne m’a pas posé de problème !

Beaucoup de gens ont critiqué le fait que « la moitié des infos n’est pas donnée dans la série ». Oui c’est vrai, par exemple la série se cantonne à l’Amérique du Nord alors que le livre évoque la planète entière (et plus si affinités puisque nous allons aussi sur Mars et la Lune).

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Oui, beaucoup de détails sont passés sous silence mais soyons réalistes, on ne peut pas en dire autant dans un film que dans un livre et l’essentiel n’est pas là. Ce qui importe quand on adapte une oeuvre littéraire sur le petit (ou grand) écran c’est d’en respecter la substance, de transmettre le message de l’auteur, sa vision.

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Force est de constater que c’est réussi pour The man in the high castle.

 

Oui vous m’avez bien entendue, c’est RÉUSSI. Je te vois toi au fond dire que « oui mais bon, le monde du roman est plus foufou, on voyage en fusée et tout ». C’est pas faux, la série reste très terre à terre… Mais ce n’est pas grave, au contraire, le message passe bien mieux comme ça et l’ambiance est plutôt cool à sa manière. Elle me fait d’ailleurs plus penser à Ubik ou au Temps désarticulé qu’au Maître du haut château (le titre français de The man in the high castle), c’est probablement aussi pour ça que j’ai aimé 😊

On sent que les scénaristes ont bien saisi les obsessions de l’écrivain et notamment la paranoïa, la plus forte de toutes avec une vision/interprétation de la réalité propre à sa névrose. La question qui est posée dès le début est « et si on nous mentait ? »

Ben oui, « si on nous mentait, si la réalité était tout autre que celle qui nous est présentée ? ». Certes exacerbée ici (comme dans toute œuvre de science-fiction), cette question n’en a pas moins le mérite d’être philosophique, et de fait, intéressante (voire passionnante si nous prenons la peine de nous pencher dessus)…

Et la toute fin nous apporte un élément de réponse extrême et ouverte à la réflexion, pas de doute nous sommes bien dans une adaptation de Philip K Dick 😉

 

Alors l’ambiance est là, le message est là… Jusqu’à présent c’est un sans faute. Le fond est tout aussi réussi que la forme puisqu’au delà de l’ambiance, le rythme est très bien géré, le scénario et les dialogues sont bien ficelés… Mais quid des personnages ?

C’est risqué d’aborder cette période de l’histoire sans tomber dans un manichéisme primaire. Très délicat même d’apporter de la nuance à des rôles bien tranchés dans notre vision contemporaine du passé et d’éviter une caricature qui porterait préjudice à la production…

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Rassurez-vous, les Nazis restent de gros enfoirés, les Résistants restent de chics types et la population globale, des victimes. Mais pas que. Certains Nazis regrettent, certains Résistants ont fini par perdre leur humanité et une partie de la population collabore.

Les personnages sont pour la plupart ambigus, Juliana admire la culture japonaise, celle de l’oppresseur, Frank hésite à trahir, l’obergruppenführer Smith aussi, sans parler de Joe Blake qui oscille habillement entre les deux camps tout au long de ces 10 épisodes.

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Mais tout n’est pas parfait, il y a surtout un personnage qui jette une ombre sur ce casting, ses acteurs et leur interprétation réussie : LE MARSCHALL. Le Marshall est juste méchant, méchant pour être méchant, sans plus. Caricatural à souhait, Burn Gorman joue comme une… Une burne (pardon) et n’apporte rien à l’intrigue. Vous le connaissez Burn Gorman, c’est l’éternel second rôle : dans Turn, Torchwood, Forever, et même Game of thrones, il joue toujours de la même manière (mal), c’est un peu le Jason Statham de la série.

J’ai bien conscience qu’il n’apparaît que pendant deux épisodes mais l’ensemble en est tout de même gâché et c’est bien dommage 😢

 

Bref, passons, le casting et le traitement des personnages sont du même niveau que le reste, c’est à dire bons, mais pas exceptionnels non plus.

 

« Pardon ? Tu nous dis depuis le début que c’est génial mais en fait non ?? »

 

Calmez-vous. Ce que je veux dire par là c’est que ça aurait pu être encore mieux si le scénario ne s’était pas parfois égaré dans les méandres d’une histoire d’amour inutile (par exemple). Il y a quelques détails qui font que si je suis prête à mettre cette série dans la liste de celles que je conseille fortement, je n’irais pas par contre jusqu’à la qualifier de chef d’œuvre.

J’ai aimé parce-que The man in the high castle ne se contente pas de piquer quelques idées à Philip K Dick pour agrémenter une série sans fond comme Minority Report, j’ai aimé parce-que c’est un réel hommage à l’écrivain, en plus d’être une très bonne série.

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