[Test] This War of Mine : The Little Ones sur PS4

par Mickybad

Il y a dans ma vie de gamer, peu de jeux qui m’ont vraiment marqué d’un point de vue impact psychologique.

Le premier fut Silent hill 1 sur ps1, j’ai passé une nuit blanche à le finir et 2 jours pour m’en remettre (d’un coté j’ai fait le jeu dans une maison datant du 19e siècle, ayant été le lieu de tragédie pendant la Seconde Guerre mondiale et j’étais sûr qu’elle était hantée, vu que j‘entendais des bruits de pas alors que j‘étais seul!).

Le second fut Spec ops the line, je suis sortie en me sentant mal et sale, vu les scènes vécues dans le jeu ( l’attaque au phosphore, et la vision des dommages collatéraux qui en découlent m’a rendu malade), ceux qui ont fait le jeu savent de quoi je parle.

 

Et pour finir This war of mine: the little ones. Et je vous le dis, je ne suis pas en sucre, c’est même plutôt le contraire.

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This war of mine est un jeu du studio polonais 11 Bits Studios sorti sur PC en 2014.
Il met en scène un groupe de civil désarmé tentant de survivre dans une ville fictive ravagée par la guerre, dévoilant ainsi les vrais ravages des conflits armés sur la population vue non pas, comme d’habitude du point de vue militaire, mais du côté du civil lambda.

 

Quid donc du super soldat quasi-immortel portant 18 flingues, dont la santé remonte derrière un mur ou une caisse ou du personnage aguerri à la survie en milieu hostile, expert en crafting d’arme avec un bout de Scotch, une branche d’olivier et un concombre ou du petit jeune qui sans avoir touché une arme de sa vie découpe et flingue un groupe militaire sans souci ni état d’âme.

ATTENTION, JEU DEPRIMANT AU MAXIMUM !!!

Épreuve du jour

 

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Le jeu présente votre refuge en plan de coupe et vous commencerez avec 3 survivants ( vous pouvez choisir le nombre et l’identité vos personnages dans le mode « écrire mon histoire », mais pour une première fois je conseille le mode classique, le jeu n’étant vraiment pas évident), chacun ayant ses caractéristiques propres inhérentes à leur vie passée.

Bon coureur, adepte de la furtivité dû à son passé de footballeur, ou bon cuisinier, à vous d’utiliser leurs compétences aux bons moments pour la bonne mission.

 

Car le jeu se divise en 40 journées, alternant jour et nuit.

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Pendant la journée vous devrez fouiller votre refuge afin de trouver matériel et nourriture, construire des lits, une cuisinière ou un récupérateur d’eau par exemple. Vous devrez aussi nourrir vos personnages, les soigner, ou les faire dormir au besoin.

 

Il sera également possible de troquer avec les groupes voisins ou les marchands itinérants qui viendront sonner à votre porte, ou accueillir de nouveaux survivants.

Vous devrez donc gérer l’état et les impératifs de votre lieu de vie tout en prenant en compte l’état général, tant physique que psychologique de vos survivants. Et plus le jeu avance et plus cela devient problématique, vous obligeant à faire certains choix poussant les protagonistes au paroxysme de la souffrance afin de survivre.

Faim, blessure, maladie, dépression profonde, ne sont malheureusement pas souvent compatible avec l’état de vos réserves et vos obligations.

 

 

Littles ones

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Cette version Ps4 accueillant les enfants, ils seront au centre de votre attention pendant la phase jour du jeu. Vous ne pourrez avoir qu’un seul enfant par abri, mais leur fragilité et leur présence augmente la difficulté du jeu déjà pas évident à la base.

 

En effet, ces derniers seront la partie innocente à protéger à tout prix des conséquences du conflit dans lequel vous tentez de survivre. Peu autonome, fragile, vous devrez constamment les garder près de vous, ce qui implique une difficulté supplémentaire dans la gestion des ressources et l’exploration.

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Les enfants ont besoin avant tout d’un protecteur avec qui un lien fort va se créer, ils pourront même dormir dans le même lit, économisant du coup la fabrication d’un lit supplémentaire.

Ils subiront les mêmes souffrances que les adultes , et il faudra en priorité les combler. Si un enfant vous parle ou pose une question sur la guerre ou autre alors que vous êtes en train de construire ou cuisiner, il est préférable de s’arrêter pour s’occuper de lui afin qu‘il ne se sente pas négligé et évité ainsi la déprime, lui fabriquer des jouets pour contrer au maximum l’ennuie, l’occuper en lui apprenant à cuisiner ou la fabrication d’objet élémentaire.

 

Famine, ennui, dépression et même nostalgie seront le quotidien des enfants qui malgré tout continueront à avancer grâce a leur propension à vivre au-delà des préoccupations des adultes.
Cependant, s’ils subissent trop de souffrances les plus jeunes quitteront l’abri avec leurs protecteurs ou seront tout simplement emmené par une organisation humanitaire.

Les enfants rajoutent donc un impact psychologique et émotionnel supplémentaire à un titre déjà riche en émotion. Empathie, sentiment de responsabilité, vous serez naturellement enclin à faire preuve de bienveillance et d’attention envers eux, primant instinctivement leur bien-être au vôtre.

Une horloge placée au niveau supérieur de l’écran vous obligera a choisir vos actions jusqu’à une certaine heure où il sera le moment de l’exploration de nuit

 

 

Épreuve de la nuit

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La seconde phase d’une journée se compose de la nuit, ou vous devez partir en exploration des environs afin de récupérer du matériel de base ( bois, ferraille…) ou médicale, nourriture et autres fournitures.

 

Vous commencerez donc pas choisir le protagoniste qui ira « faire les courses », A vous de choisir celui qui sera plus à même de convenir à vos besoins, coureur rapide et furtif mais capacité de transport peu élevé, ou gros sac à dos mais moins discret. Votre explorateur choisi, vous devrez assigner aux autres résidents les tâches pour la nuit, par exemple surveillance des lieux dissuadant ainsi les pillards mais ayant pour conséquence une grande fatigue le lendemain.

Puis vient le choix du lieu d’exploration.

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Suite aux informations récoltées la journée, par le biais de la radio, vous aurez accès à certains sites entourant votre abri. Le nombre d’objets, nourriture, matériel médical ou armes seront indiqués pour chaque lieux, mais aussi le degré de dangerosité. À vous de voir où visiter par rapport a vos carences, mais aussi le risque que vous êtes prêt à courir pour avoir ces ressources.

Car toute mort d’un protagoniste est définitive, impossible de revenir en arrière, et cette mort implique également des conséquences sur la psychologie des survivants de votre abri. Et en rapport avec le degré d’amitié, certains mettront du temps à faire le deuil et à sortir de la dépression, entrainant les conséquences que l’on peut imaginer sur la gestion de votre refuge.

Si au début de vos explorations tous se passera bien, vous allez commencer au fur et a mesure à rencontrer d’autres survivants. Ces rencontres mettront à mal vos choix moraux, explorant ainsi l’implacable réalité de la survie en temps de guerre surtout lorsque le choix est pris volontairement en contradiction avec toute moralité.

 

Piller un couple de retraités qui vous supplie de leur laisser des vivres, éviter d’intervenir lorsque vous êtes témoin d’atrocités telles que des viols ou des meurtres d’innocents, ces choix auront des conséquences sur l’état de votre personnage qui peut entrer en dépression, et voir même se suicider. Vous pourrez suivre l’état psychologique de vos protagonistes au travers de fiches autobiographiques, mis à jour quotidiennement. Il est possible cependant de contrer ces effets néfastes. Qui plus est, rien ne vous oblige à ne pas suivre la moral, au détriment de la survie de votre groupe, mais parfois vos bonnes actions seront récompensés.

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Soyons honnête, le jeu ne mise aucunement sur l’action, et même si vous avez accès à des armes par la fabrication ou le troc, il est très fortement déconseillé d’aller au conflit à moins d’être sur à 100% de terrasser votre ennemie au vu de votre condition de civil lambda sans formation militaire. D’ailleurs, le gameplay nous le rappelle cruellement.

 

 

Manette quand tu nous tiens.

Sur pc les mécaniques de jeu n’étaient guère réjouissantes imposant la répétitivité et l’imprécision lors des phases d’actions, ce qui je pense est un parti pris des développeurs pour exprimer au mieux le quotidien et la condition des survivants. Et soyons honnête, sur consoles, ce n’est pas mieux. Attention, je ne dis pas que le jeu est injouable gâchant le plaisir de la découverte de cette aventure. Mais la pris en main n’est guère intuitive et évidente, un temps d’adaptation étant nécessaire pour être maîtrise.

Si dans les phases de jour, cela ne pose pas de problème, en partie nuit c’est plus délicat. Le passage entre les étages se faisant par le joystick vers le haut ou le bas à un endroit spécifique, une commande trop rapide ou par engendrera des déplacements non désirés, ce qui sera problématique lors de phases de fuites en mode exploration, et vous fera moult fois râler au début.

 

Petit bémol aussi sur les icônes qui ont tendance à se chevaucher, il vous arrivera de sélectionner une action plutôt qu’une autre, idem pour certaines boîtes de dialogues qui parfois se superposent sur les éléments d’interactions.

Le portage des mécanismes n’est donc pas parfait mais cela n’entache en rien le jeu.

 

 

Mes derniers mots

This War of Mine 10

 

Pour conclure, voilà un titre très intense. La force de This war of mine, n’est assurément pas dans son Gameplay, mais dans le regard qu’il nous oblige a porter sur nous même au moment de faire des choix moraux quelquefois très discutable nécessaire a notre survie. Le titre pose un regard dur mais avec pudeur sur les souffrances morales et physiques des populations prises involontairement dans une guerre qui peuvent réduire la morale de ceux qui la subissent à un instinct égoïste de survie, au détriment du secours et de la solidarité. Tout comme ces moments atroces peuvent regrouper les gens et leur permettent de se soutenir dans les épreuves les plus dur qui soit.

 

L’arrivée des enfants implique des choix moraux plus marqués, basé sur le besoin primaire de sauvegarder l’innocence et la préservation des règles élémentaires de moral pour la génération futur.

11 Bits Studios posent donc un regard sans complaisance ni parti pris sur les choix fait durant le jeu, mais posent plutôt une vision neutre sur les conséquences morales de la guerre avec humilité, sans voyeurisme morbide, portant plus à introspection que sur le divertissement.

A noter que 11 bits Studios est engagé auprès de l’association War Child a qui une partie des bénéfices est reversée.

 

Je dirais que cette version console n’est pas indispensable au possesseur de la version PC, et que la difficulté du titre risque d’en décourager plus d’un.

Qui plus est certaines maladresses esthétiques et scénaristiques sont à noter. Mais il s’agit d’une œuvre rare et intense qui propose une expérience unique qu’il est, à mon humble avis, de mise à encourager et à expérimenter.

 

 

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