Dossier : Le Cloud Gaming – Les FAI Français et les éditeurs (Partie 4/4)

par Gornwain

Et voila, nous attaquons la dernière partie de notre dossier sur le Cloud Gaming ! Après une première partie sur la présentation et l’historique suivi des détails techniques du Cloud Gaming puis complété par une partie sur le présent et l’avenir  il est maintenant temps de conclure en vous parlant des FAI Français ainsi que des éditeurs !

Les FAI français :

En France, c’est notamment Orange qui met le pied à l’étrier en premier sur le continent européen, par l’intermédiaire de G-Cluster. Pour les fournisseurs d’accès, c’est l’occasion de proposer un nouveau genre de contenu pour leur Box respectives ; mais avec des jeux anciens.

 

Pour le moment, SFR et Orange sont en association avec G-Cluster, Free avec Gameloft et Bouygues avec Playcast. Les principaux éditeurs sont de la partie, comme Disney ou Ubisoft par exemple, pour proposer un répertoire qui pourra satisfaire le plus grand nombre. Et c’est bien cela qui pose problème : l’orientation trop « casual » du service. Trop grand public, ne disposant pas des dernières bombes AAA. S’ils consentaient à un changement de point de vue, ce serait le signe d’un nouveau souffle apporté à leur image générale.

En gros, c’est possible pour votre Box, mais seulement pour des jeux typé rétro la plupart du temps, où ayant déjà un écart technique assez marqué avec l’actualité. Les catalogues proposés tournent entre une cinquantaine et une centaine de jeux disponibles, bien que ceux-ci répondent également à un programme de suppression progressif ; pour des raisons techniques, légales ou de rentabilité pure, les opérateurs ne peuvent laisser autant de jeux sur leurs plateformes de façon illimitée.

Cloud-gaming-du-jeu-sur-console-sans-console_1000x568

 

Et pour les Editeurs ? :

Les éditeurs ont compris que l’évolution du jeu vidéo est amenée à suivre le même circuit que la musique dématérialisée. Mais que cela leur apporterait-il ?

Tout d’abord, une réduction drastique de toutes les dépenses, que ce soit dans les supports physiques, la disparition totale des gestions de stocks et d’invendus des magasins, et la suppression de nombreux intermédiaires ; ainsi qu’une lutte accrue contre le piratage.
Un genre de Netflix du jeu vidéo !

 

Mais gare à la mutation du domaine, car le modèle du moment repose (y compris tout son écosystème) sur la console, et c’est eux qui en maîtrisent toute la chaîne. Ils placent donc d’office d’énormes barrières à l’entrée. Si on commence à renouveler la console en un terminal lambda, le CG va permettent l’arrivée de nouveaux protagonistes.
En conséquence, ils vont devoir s’adapter par le biais d’acquisition pour combler leur retard technologique, ce qu’ils ont déjà commencé à faire depuis quelques années. Mais d’autre part, en réinventant un modèle économique non plus centré sur la vente d’équipements et de jeux, mais sur la monétisation d’un service de qualité, qui promet surtout deux avantages importants : la mesurabilité et la souplesse.

A lire aussi :   Paris Games Week : Mon avis sur le salon et la soirée presse

Mais n’oublions pas que ce genre d’essai a déjà été tenté il y a quelques temps de cela chez Sony avec la PSP Go ; la console proposait aussi le tout dématérialisé : le flop a été total ; et même le SEN de Sony avec son service de musique et de vidéos peinent à convaincre les joueurs pour le moment.

07750731-photo-nvidia-grid

 

Le cas de Nvidia :

Parlons un peu de notre cher fabricant de cartes graphiques.

Il est vrai qu’avec la déclinaison SHIELD (TV, portable et tablette) et le service GRID, il y a de quoi être impressionné par l’écosystème mis en place pour l’occasion. GRID est n’oublions pas spécifique pour la SHIELD, regroupant de nombreux jeux AAA très gourmands, comme The Witcher, Batman, MGS, et d’autres ; pour un total d’une cinquantaine de jeux environ.

 

Le rendu standard est donné à 720p ; le « Premium » aura droit au Full HD 60FPS, nécessitant quand même 30Mb/S de connexion (contre 5 à 10 pour le HD). Autant dire que Micheline dans son Ardèche natale va un peu galérer pour l’obtenir son 30 Méga. La latence annoncée est de 150ms, un standard dans le secteur : confortable, mais élevé pour les jeux orientés Multijoueur.

NVIDIA a récemment encore ouvert un tout nouveau serveur européen à Dublin en Irlande. En test grandeur nature, avec une connexion fibrée, on peut obtenir 15Mo de flux avec une latence de 45ms ; et 13Mo avec une latence de 73ms pour du réseau cellulaire H+.
La perte d’image est pratiquement insignifiante, approximativement de 6% pour le H+, elle passe sous le 1% en Wifi normé AC. Naturellement, le rendu est fonction du jeu auquel vous jouez sur le moment rappelons-le.

A lire aussi :   Test - OlliOlli2 : Welcome to Olliwood

Il en ressort pour l’instant que le caractère trop aléatoire de la connexion cellulaire est incompatible avec le CG que nous connaissons en l’état ; à voir pour une évolution rapide des antennes relais, afin de mieux gérer ce nouveau flux en augmentation constante.

 

L’application GRID intégrée, permet notamment l’enregistrement des parties et leur streaming sur Twitch. Mais certains titres manquent encore au catalogue, nécessitant leur achat sur le service de NVIDIA (avec en complément une version PC offerte, le beau geste !).

A l’heure actuelle, deux types d’abonnements sont annoncés, mais sans descriptifs ni tarifs.

google-server-farm

 

Serveurs et cartes :

Et oui, car il faut bien le dire, la force de NVIDIA, c’est sa partie R&D ; et que ne nous ont-ils pas cherché : quatre cartes graphiques spécialement taillés pour le CG !

  • La GRID K340 (4 à 24 connexions simultanés, en fonction des jeux, paramètres et résolutions)
  • La GRID K520 (2 à 16 connexions en simultanés, …)
  • La GRID K2 (2 à 16 connexions en simultanés, …)
  • La GRID K1 (2 à 32 connexions en simultanés, …)

wM6+Niyv7sf8QAAAABJRU5ErkJggg==
Descriptif détaillé des caractéristiques du Hardware GRID

 

Un serveur de cartes GRID est capable de concevoir 48 streams HD en même temps, et tout en gérant les processus les plus complexes de la base DX11. La latence serveur est réduite ici au minimum, de l’ordre de 30ms. Des serveurs de grande qualité et fiabilité, tant sur la capacité et les logiciels d’encodage (norme H264) que sur la partie graphique.

Pour conclure, la Beta de la SHIELD devait se terminer le 31/07/2015. Il n’en est rien, puisque NVIDIA vient d’annoncer un nouveau report pour septembre 2015. Une chance formidable pour les personnes inscrites, qui seront susceptibles de profiter encore un bon mois du service gratuit.
Mais qui posent toujours de nombreuses questions.
Y aurait-il un souci sur un accord avec les éditeurs/développeur ? La formule présentée au public serait-telle la bonne ?

Toujours est-il que le GRID est lancé depuis presque 1 an déjà, et rien n’a été communiqué de façon précise. NVIDIA préfère surement prendre plus de temps pour un service fini de qualité, cela est palpable.

 

Vous pourriez également aimer

À PROPOS...

Julsa.fr est une fenêtre sur l’univers du jeu vidéo et de la high-tech. Notre mission ? Découvrir et partager avec vous les pépites du web, les jeux incontournables et les innovations technologiques qui façonnent notre quotidien. Plongez dans une exploration enrichissante et demeurez à la pointe des tendances digitales. En savoir plus…

Julsa.fr – © 2010-2024 -Tous droits réservés